Les grossesses précoces chez les filles de 14 à 19 ans et problèmes dans la ville de Yaoundé
Etat des lieux
Au Cameroun, la prévalence des grossesses chez les adolescentes (13 à 19 ans) est de 26%. C’est le taux le plus élevé d’Afrique Centrale.
D’après l’enquête démographie et santé (EDS) réalisée de juin 2018 à janvier 2019, par l’Institut National de la Statistique (INS) du Cameroun, sur ce chiffre de 24% , pour 5% des adolescentes concernées, 05% (les plus jeunes de moins de 15 ans) sont enceintes de leur premier enfant et 19% ont déjà au moins un enfant.
Les principales causes des grossesses précoces chez les adolescentes au Cameroun, tiennent pour l’essentiel, au manque d’éducation sexuelle et à l’accès très limité aux contraceptifs. Par contre 3 conséquences majeures justifient que des solutions immédiates soient apportées :
– Les risques liés à la santé des mères adolescentes et leurs enfants
– L’abandon quasi définitive des études
– Les difficultés d’insertion professionnelle après l’accouchement et l’engrenage dramatique
Le plus préoccupant dans la situation des jeunes filles ayant contracté une grossesse précoce est l’amère constat tant au niveau de leur famille que du géniteur putatif :
Pour les familles : éviter la honte à la famille, difficulté de prendre en charge la mère et son enfant dans un contexte généralisé de pauvreté, elles préfèrent
« Renvoyer » la jeune fille future mère au village, c’est-à-dire en zone rurale.
Pour le géniteur présumé : refus de reconnaitre sa paternité voire de prendre en charge les frais liés aux examens prénataux, à l’accouchement et aux suivi de l’enfant pendant les premières années de sa naissance.
Avec le développement de la ville de Yaoundé (taux de croissance de la population de plus de 3,8% par an) et la pression foncière en faveur des logements , les jeunes filles-mères ne peuvent s’adonner à l’agriculture faute de surface de terre arables disponibles et, se retrouvent ainsi désœuvrées, sans sources potentielles de revenus. La conséquence de cette situation est qu’elles vont, pour survivre et se prendre elles- mêmes en charge, s’adonner à la prostitution avec toutes les conséquences
qui en résultent
