Conséquence 2 : L’abandon quasi définitive des études
Toujours d’après EDS de 2018, 25.7% des adolescentes ayant déjà donné naissance, se retrouvent hors du système éducatif. Une étude universitaire (Yaoundé 1) menée au sein d’un lycée à Yaoundé (Lokouah Judith, Yvette, 2019) montrent que sur les cas étudiés parmi les filles des classes de troisième et terminale, près de 43% étaient enceintes, 28% étaient déjà mères et le reste n’était pas enceintes. Elle note que la plupart des filles enceintes ou mères vivent l’abandon familial et à brève échéance abandonnent définitivement l’école.
Notre projet a mis en évidence que les filles enceintes sont renvoyées au « village », la famille voulant éviter la honte. Or, dans les villages, les conditions de vie sont beaucoup plus difficiles qu’en ville. Les difficultés d’exercer les activités agricoles sont de plus en plus difficiles du fait de l’extension de la ville, ainsi la plupart de ces filles sont livrées à elles-mêmes avec le soutien « mitigé » d’une tante ou d’un oncle qui les exploite par ailleurs pour des travaux domestiques, comme employée sans salaire dans leurs activités informelles.
Sans aucune spécialisation professionnelle, les jeunes filles enceintes ou mères ne reviennent pas sur les bancs d’école et se retrouvent prises en étau dans une spirale dramatique que décrit fort bien l’ouvrage de Bikanda, (2021).