Les conséquences des grossesses précoces dans la ville de Yaoundé

Au vu des éléments de la situation présentée ci-dessus, trois conséquences méritent une grande attention :

Conséquence 1 : Les risques liés à la santé des mères adolescentes et de leurs enfants

Les statistiques obtenues par camer.be (Bruxelles), à la clinique des adolescentes à l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé (Hgopy) entre janvier et juin 2016, montrent que 3869 jeunes filles dont l’âge se situe entre 13 et 19 ans, indique que 3869 jeunes filles auraient été accueillies dans cette formation hospitalière. Sur ce chiffre, 308 d’entre elles étaient enceintes bien souvent sans le savoir. Sur les 308 grossesses en question, 175 représentaient des cas compliqués soit un taux de 56.82%. De ce fait la plupart de ces jeunes filles étaient exposées aux hémorragies, à la mort fœtal in utero, au déchirure du périnée et aux enfants mort-nés, entre autres.

La mortalité prénatale augmente d’environ 50% chez les bébés nés de mère de moins de 20 ans que chez les bébés des mères âgées entre 20 et 29 ans. Par ailleurs, pour les filles de 15 à 18 ans, les risques de mourir en couche est 02 fois plus élevé que pour les 20-24 ans.

Si l’on ajoute à cela que les consultations prénatales ne sont pas respectées et que les grossesses sont mal prises en charge, l’on mesure l’ampleur du désastre.

Conséquence 2 : L’abandon quasi définitive des études

Toujours d’après EDS de 2018, 25.7% des adolescentes ayant déjà donné naissance, se retrouvent hors du système éducatif. Une étude universitaire (Yaoundé 1) menée au sein d’un lycée à Yaoundé (Lokouah Judith, Yvette, 2019) montrent que sur les cas étudiés parmi les filles des classes de troisième et terminale, près de 43% étaient enceintes, 28% étaient déjà mères et le reste n’était pas enceintes. Elle note que la plupart des filles enceintes ou mères vivent l’abandon familial et à brève échéance abandonnent définitivement l’école.

Notre projet a mis en évidence que les filles enceintes sont renvoyées au « village », la famille voulant éviter la honte. Or, dans les villages, les conditions de vie sont beaucoup plus difficiles qu’en ville. Les difficultés d’exercer les activités agricoles sont de plus en plus difficiles du fait de l’extension de la ville, ainsi la plupart de ces filles sont livrées à elles-mêmes avec le soutien « mitigé » d’une tante ou d’un oncle qui les exploite par ailleurs pour des travaux domestiques, comme employée sans salaire dans leurs activités informelles.

Sans aucune spécialisation professionnelle, les jeunes filles enceintes ou mères ne reviennent pas sur les bancs d’école et se retrouvent prises en étau dans une spirale dramatique que décrit fort bien l’ouvrage de Bikanda, (2021).

Conséquence 3 :

Les difficultés d’insertion professionnelle après l’accouchement et l’engrenage dramatique